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Teva Sylvain : une vie consacrée au beau.

Le petit enfant né à Tahiti en 1954 ne guérissait pas de l'eczéma et de l'asthme qui l'étouffait. Sur le terrain des allergies, les médecins de cette époque ne savaient pas grand chose et tout laissait à penser que les jours du petit bonhomme étaient comptés. La maman de Teva, pour sauver son enfant, décida alors de le confier à une Tahitienne qui la suppliait de lui faire confiance, car elle disait connaître les "raau Tahiti" (remèdes traditionnels) pour le sauver. C¹est donc la famille Vaitoare, originaire du district de Tiarei et de Arahoho, qui, grâce à la médecine ancestrale polynésienne et à l'usage de plantes médicinales locales (notamment le nono) réussit à faire vivre le petit enfant. À l'âge de cinq ans, il était en très bonne santé et fut rendu à ses parents qui habitaient le district de Pirae. Le petit blondinet était une curiosité, car il ne parlait que le tahitien, ce qui faisait la joie de toute la famille et des gamins du quartier !
À Pirae, il apprend à nager et fait véritablement connaissance avec la mer. Malgré son jeune âge, il bénéficiait d'une certaine émancipation ; sa maman en effet, contrairement à ses quatre soeurs, ne lui interdisait pas de s'absenter de la maison, fut-ce pour plusieurs jours. C'est donc ainsi qu'il fut une deuxième fois adopté, cette fois-ci par la famille de Hiro Tefaarere, dont la maison était située de l'autre côté du chemin qui menait à la plage de sable noir de la baie de Taaone.
Sa scolarité chez les frères de Ploërmel est interrompue en 1967, à l'âge de treize ans. En effet, Teva participe très activement au tournage du premier feuilleton en couleur réalisé par son père pour la télévision française, une série de 13 épisodes de 26 minutes destinée à un public d'enfants. La trame du film, intitulé "Teva dans opération Gauguin", s'articulait sur l'histoire d'un tableau de Gauguin, objet d'un héritage que devait récupérer le fils d'un commandant de marine ayant séjourné à Tahiti. Teva et sa bande de copains s'interposaient face à Damoclès, le méchant, qui faisait tout pour récupérer le dernier tableau du célèbre peintre des tropiques, enfin retrouvé ! C'est à cette occasion qu'il fait ses premiers pas dans le monde de l'image. Toute la famille participa aux diverses tâches nécessaires à la réalisation du feuilleton. Acteur principal du film, Teva s'occupa également de l'électricité et des éclairages. Pas moins de deux ans furent nécessaires pour achever les prises de vues de ce feuilleton dont la diffusion en France a inauguré l'avènement de la couleur sur les écrans de la télévision française ; c'était en 1970.


En 1968, Alain Colas l'embarque en tant que mécanicien à bord du voilier "Narraganset" ; sa mission consistait à effectuer pour le compte du magazine Life un reportage sur les survivants des mutinés de la Bounty, dans l'île de Pitcairn. Pour Teva, ce formidable périple de quatre semaines en mer a été révélateur et très instructif. Quelques temps après, il navigue encore sur "Pen Duick III" avec Éric Tabarly, un autre grand nom de la voile, ce qui achève de le vacciner définitivement à l'eau de mer.

Après tous ces événements, Teva eut bien du mal à reprendre le chemin de l'école, qu'il abandonna rapidement pour assurer, dans un premier temps, l'intérim des activités du laboratoire photographique que son père avait dû laisser vaquant pendant son déplacement en France, celui-ci étant rendu nécessaire par le montage du film et surtout par sa commercialisation en Europe.
En 1972, champion de ski nautique, il se prit de passion, comme Icare, pour tout ce qui volait. Après avoir récupéré les restes d'une aile volante, entouré de copains un peu fous, Willy, Teiki, Michel, Patrick, il s'adonna à toutes les activités à risques de ce sport naissant et fonda le "Manureva Club", présidé par Patrick Ancel.
En 1973, de retour au pays après avoir effectué partiellement son service militaire en France, il abandonna le laboratoire de son père et se lança dans une activité d'excursion vers les îles, à bord d'un voilier de 60 pieds (le "Terautahi") qu'il avait loué pour la circonstance. Ces voyages dans les îles étaient auto-financés par un commerce de crabes de cocotier et de langoustes qu'il fit fructifier entre Rangiroa, Makatea et Tahiti. Les rotations se faisaient mensuellement, mais après quelques voyages, Teva trouva le métier certes fabuleux, mais beaucoup trop dur, et il revint naturellement à la photographie.
En 1974, il s'établit photographe à Papeete, se spécialisa dans l'art difficile du portrait et commença à sillonner les écoles de Tahiti ; il photographia sans relâche les enfants de l'île. Deux ans plus tard, il créait la société "Pacific Promotion Tahiti", dont son père devint l'un des actionnaires, aux côtés des frères Martin. Dès cette époque, Teva avait pour ambition de se lancer à la conquête de la région ; sa première série de cartes postales, qu'il réalisa lui-même, fut diffusée aux Nouvelles-Hébrides, devenues depuis le Vanuatu, puis il alla plus loin encore : en Nouvelle-Calédonie, aux Samoa Américaines, à Hawaii, à Cooper Mountain, aux îles Caraïbes (Bahamas, Martinique, Guadeloupe, Saint Barthélemy...) et plus tard à Paris, autant de destinations où l'on peut trouver les cartes postales de Pacific Promotion Tahiti.

En faisant le bilan de la formation et des activités professionnelles de Teva, force est de constater qu'il s'est frotté très jeune à la grande école de l'image et qu'il eut la chance d'apprendre le métier auprès du grand maître de la photographie qu'était son père. À travers la société qu'il a créée, ont été éditées par millions des photographies sous de nombreuses formes : cartes postales, calendriers, posters, livres, briquets, set de table, dessous de verre, tasses, papier à lettre, enveloppes... À y regarder de plus près, cette activité n'est jamais que la continuation, adaptée à l'époque moderne, de l'oeuvre de son père, qui consistait à magnifier non seulement Tahiti et ses îles, mais aussi la vie d'une manière plus générale. Dans son sillage, l'ont rejoint de nombreux talents qui oeuvrent dans le même esprit. Et ce n'est pas le moindre des talents de Teva que d'être parvenu à fédérer ces énergies.
Mais Teva n'est pas au travail 24h sur 24 : il est aussi le chef d'une famille heureuse ; son épouse, Marie-Jo, originaire de la Corse (fort justement surnommée "l'île de beauté") lui a donné trois beaux enfants, Moana en 1988, Vatea en 1989 et Vaima en 1997, qui viennent s'ajouter à Revalani, Kito et Taea, l'aînée de ses enfants, mariée à Benji Mihimana. Elle est la maman du premier mootua de Teva, très jeune grand-père, le petit Manutea.